Nguick, localité située dans la communauté rurale de Sakal a ouvert depuis hier, ses portes aux fidèles musulmans pour les besoins de la grande ziarra annuelle qui se déroule du 13 au 16 Décembre. Cette journée de recueillement est dénommée « Fêtes des âmes » par Cheikhna Abass Sall de Louga. Le guide religieux de Louga qui l’avait institué il y a plus de cinquante ans est aujourd’hui perpétué par son khalife Serigne Mansour Sall. Ces quatre jours constituent pour les pèlerins un moment de retour en Dieu et de visite pieuse à l’illustre Mame Mayoro Sall et à sa famille qui reposent du sommeil du juste dans les cimetières de Nguick.
Nguick, communauté rurale de Sakal à 35 km de Louga
accueillera le jeudi prochain, les fidèles musulmans pour sa Ziarra
annuelle. Ces journées dénommée « fêtes des âmes » par son éminent
initiateur Cheikhna Abass Sall at Tidjani, sera en sa 50e édition. Le
guide religieux de Louga inscrivait ces retrouvailles, à l’image des
autres rencontres qu’il a initiées à Kaahira ou à Taaba, sous le signe
du recueillement. Mais surtout d’hommage à ses illustres précurseurs qui
reposent du sommeil du juste dans le cimetière de Nguick. Il s’agit
d’El Hadj Ahmadou Wade, le premier érudit du Ndiambour à accomplir le
pèlerinage à La Mecque et qui fut un grand frère pour El Hadj Malick Sy.
Sokhna Fatou Wade, mère de Serigne Abass Sall qui, dit-on, récitait
vingt mille « Salatoul Fatiha » par jour, Ahmadou Dame Wade qui lisait
le Coran en entier chaque matin au retour de la mosquée mais aussi
Serigne Mayoro Sall qui fut le premier chef religieux à organiser un
Gamou au Ndiambour, entre autres. Les quatre jours seront surtout un
moment d’expiation et de purification de l’âme. Pas moins de 1000 kamils (
récitation intégrale du saint coran) seront récités sous la direction
de Serigne Mansour Sall, khalife de Cheikhna Abass Sall et par les Dahiras des régions de Louga, Saint Louis, Dakar et Kaolack . Cet exercice sera
assorti par des séances d’invocation des plus Noms et Attribut les plus
exaltées de Dieu ou Zikroullah.
En marge de ces actes de dévotion, des consultations
gratuites seront également menées en direction des populations par des
médecins ainsi que la distribution de dons de vêtements. L’initiateur de
cet acte de dévotion est CheikhAbass que l’on appelle affectueusement
« Mara », est une des figures marquante de l’Islam au Sénégal et comme
« fils spirituel » d’Ahmad At-Tidjani (Rta), le fondateur de la tarikha
Tidjanya.
Celui que l’on appelait affectueusement « Mara » a vu le
jour il y a exactement cent ans. En plus de sa stature d’homme de Dieu,
il a été particulièrement actif toute sa vie durant par sa grande
érudition au service de la voie tidiane et de ses concitoyens. Il était
d’ailleurs considéré comme un éveilleur de consciences. On peut le
constater dans son incommensurable production littéraire et ses 270
recueils de poèmes et ses 11 000 vers écrits en arabe et Wolof. Dans ses
fameux « Wolofal » il s’est érigé comme un véritable critique social en
s’attaquant au fanatisme et l’obscurantisme dans la société. Le
témoignage de Mamadou Dia, ancien président du conseil, en 1996 est à ce
sujet des plus éloquents« Me revenant, les heures que je passais avec
ce grand érudit, devisant de chara, de sunna. Au contact de cet homme de
Dieu, j’ai frissonné tel le naïf qui découvre la science…L’analyse de
l’œuvre de Serigne Abass Sall-paneygrique du Prophète ( Psl), et de
Cheikh Ahmed Tidianni, réflexion sur le taxwhid, la moralité en islam,
l’ésotérisme,- met en pleine lumière la culture raffinée de Cheikhna
Abass Sall. »
Rappelé à Dieu en 1990, son œuvre est aujourd’hui
perpétuée dans les villages de Taaba et Kaahira qu’il a fondé mais aussi
à Ndié (Louga), Saint-Louis ou encore à Niomré ( Louga). Elle est
entretenue et préservée par sa famille et son khalife Serigne Mansour
Sall.
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